Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/206

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LE CHASSEUR.

Un si tendre intérêt pour les hommes te touche,
Et tu te dis coupable ! en croirai-je ta bouche ?
Portes-tu dans ton cœur le remords des forfaits !
La mort d’un ennemi…. ?


MANFRED.

                                      Jamais, non, non, jamais.
Je n’ai pas d’ennemis qui m’aient coûté des crimes,
C’est de ceux que j’aimais que j’ai fait mes victimes.
Ceux que j’idolâtrais m’ont éprouvé cruel.
Si mon glaive a frappé quelque ennemi mortel,
Ce n’est qu’en combattant, c’est en risquant ma vie.
Pour mes embrassemens, ah ! rien ne les expie !
Chacun d’eux fut fatal.


LE CHASSEUR.

                                Le Ciel te soit plus doux.
Ne le vois pas toujours armé de son courroux,
Je le prierai pour toi si ton cœur s’y refuse.


MANFRED.

Je n’en ai pas besoin, et la pitié t’abuse,