Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/214

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Le jour est arrivé. Le long de la colline,
Le cortège descend au tombeau d’Angéline.
Là croît un églantier toujours chargé de fleurs :
De ceux qui l’ont planté c’est peut-être les pleurs.
C’est lui qui pour couronne à la vierge pudique
Offre de ses bouquets la blancheur symbolique.
Un ruban noir l’attache à son front virginal ;
Comme si du bonheur annonçant le signal,
La mort devait partout se mêler à nos fêtes,
Et nous tresser les fleurs dont se parent nos têtes.
La mort tient dans la vie un côté du tableau ;
Près d’un riant aspect est celui d’un tombeau,
Souvent sous les cyprès de la mélancolie
Brille la primevère ou la blanche ancolie ;
Et la rose souvent honneur de nos jardins,
Qui couronnait jadis la coupe des festins
Où s’enivraient Horace et l’amour de Tibulle,
La rose du frélon fut souvent la cellule ;
Et du jeune amandier qui près de l’eau fleurit,
On voit tomber les fleurs dans l’eau qui les nourrit.