Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/215

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Quand le front de la vierge a reçu la couronne
Dont celui de ses sœurs en espoir s’environne,
Le pasteur la guidant au pied des saints autels,
Prépare de l’hymen les rites solennels.
La jeune enfant alors, sans lever ses paupières,
Commence pour son Dieu de nouvelles prières :
Et devant son image abaissant les genoux,
D’un mot qu’elle entend seule, appelle un jeune époux ;
Et le prêtre leur dit : « J’unis vos jeunes âmes,
« L’hymen sait de l’amour sanctifier lès flammes ;
« Aimez-vous et vivez : souvenez-vous toujours
« Que la seule vertu peut donner d’heureux jours,
« Suivez-la. Toi, ma fille, aujourd’hui jeune épouse,
« Souviens-toi, quand le temps d’une haleine jalouse,
« Aura terni la fleur dont ton voile est paré ;
« Qu’elle n’est de vertus le symbole sacré
« Qu’un seul jour, un moment, celui qui la voit naître,
« Et le Ciel vêtit par-là nous apprendre peut-être,
« Qu’il faut de ses vertus soigner la pureté
« Autant que leur image a de fragilité.