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Où par ceux du zéphyr la Naïade attendrie
Fait, en se débattant, naître la rêverie.
La fleur pompe du soir la molle humidité,
Le ciel, d’étoiles d’or, sème l’obscurité,
Et cet or, réfléchi dans une onde courante,
Reproduit le Pactole et sa richesse errante.
Des nuages foncés qui bordaient l’horizon,
La lune, en se levant, a franchi la prison ;
L’azur bruni des cieux descend sur la verdure ;
Une nuit transparente a voilé la nature ;
C’est l’heure où le poëte y commence à régner ;
Dans une ombre limpide il semble se baigner ;
Sous le vague endormi chaque objet se réveille,
Et s’éclaire des feux de sa brûlante veille ;
Et des astres lointains la bénigne clarté
Semble éclairer sa route à la postérité.