Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 43 —



II



Parisina, ta couche est-elle donc malade ?
Vas-tu, mélancolique, écouter la cascade,
Ou regarder comment la nuit blanchit les cieux
Du lait qui de son char a mouillé les essieux ?
Vas-tu de Philomèle épier l’harmonie,
Ou de la fleur qui dort l’essence rajeunie ?
Non, des parfums plus doux et de plus purs concerts
Sont par elle attendus sous les berceaux déserts.
Un bruit qui glisse alors le long de leur feuillage
Jette, avec la pâleur, l’effroi sur son visage,
Et son cœur agité double ses battemens :
Mais une voix connue éteint ces mouvemens ;
Sa pâleur se dissipe, et sa crainte s’achève,
Et son cœur rassuré doucement se soulève.