Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/97

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Un rameau que le fer dépouilla de verdure,
Parut de tous ses pas aider la marche obscure ;
Et retenant sa voix, et son œil étonné,
Ou même à ne rien voir par son cœur condamné,
Comme dans son enfance il se remit à vivre,
Et guidant sa maîtresse, il paraissait la suivre.
Hélas, qui peut long-temps se cacher de l’amour !
Le mal de Léonie empirait chaque jour ;
Et chaque jour des pleurs de sinistre présage,
De ses beaux yeux muets tombaient sur son visage ;
Le charme du sourire avait fui ses attraits
« Je ne m’abuse pas autant que je voudrais ;
« Je sais que je t’afflige et je sais que tu m’aimes,
« Et nous avons pourtant cessé d’être les mêmes ;
« Le souvenir des yeux, le monde, sa beauté,
« Partagent Léonie en ton cœur enchanté.
« Puis ta ruse d’ailleurs, tu crois que je l’ignore ?
« L’amour révèle tout à l’âme qui l’implore.
« Pourquoi, quand nous allons errer dans les sentiers,
« Ne me piqué-je plus aux buissons d’églantiers ?