Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/192

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LE SIÈCLE.
Oh ! belle, je le crois ; Mais, Mercure, avec l’âge, on vieillit quelquefois.

MERCURE.
Croyez-vous mieux ai mer qu’à Rome, ou dans la Grèce ?

LE SIÈCLE.
Nous aimons autrement.

MERCURE.
Je plains votre maîtresse.
Si vous n’étiez encore égaré qu’en amour !
Je ne vous dirais rien : c’est l’affaire d’un jour.
Mais, de tous les côtés, votre pied téméraire
Dépasse les confins du cirque littéraire ! Votre fièvre a gagné jusqu’à mes rédacteurs ! Dédaigneux du passé, ces petits novateurs, Des Martyrs aux Incas préféreront les pages, Chactas à Bélisaire !… âmes vraiment sauvages ! Vous aimez mieux Réné, par ennui criminel, Que les Contes moraux de monsieur Marmontel ! Au-dessus de Chaulieu vous mettez Lamartine ! Et l’auteur qui s’est peint sous les traits de Corinne, Écrit mieux, suivant vous, qu’Ablancourt ni Patru ! Je ne le croirai pas : je ne l’ai jamais cru. Rien ne vous est sacré ! La Harpe, par exemple, Vous venez le braver jusqu’en son propre temple. Je l’ai vu philosophe, et je l’ai vu chrétien : Encore un peu de temps, il eut été païen :