Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/423

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Son cœur, nourri d’orgueil, n’est habile qu’à nuire
Elle affecte, elle a l’air d’aimer, pour nous séduire
Mais elle n’aime rien, hélas ! que sa beauté,
Et sa mélancolie est une vanité.
Ah 1 qu’il eut mieux valu, déserteur de l’étude,
Vivre dans l’ignorance et dans la quiétude !
A ma sourde raison, tout n’avait-il pas dit,
Que l’arbre du savoir est un arbre maudit ?
Frêle félicité, que nous donne une femme,
De quel fil délicat se compose ta trame !
Tu ne dures pas même autant que le regard,
Qu’on laisse, jusqu’à nous, échapper par hasard :
Autant que cette neige, au soleil exposée,
Dont on voit, dans nos champs, la nappe électrisée
Allumer, en fondant, ses paillettes de feu.
Brillant, pâle et glacé, frêle bonheur, adieu !