Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/430

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SOLITUDE.

J’ai trop, dans les écarts d’un esprit turbulent,
Des fléaux, qu’il attire, accusé le talent.
Si, déplorant parfois ma native agonie,
Mon vers àcre et fiévreux a médit du génie,
Je n’ai jamais conçu le soupçon effronté,
Qu’on me croirait flétri du mal, que j’ai chanté.
Mon front, d’aucuns lauriers, n’offre la cicatrice :
J’ai l’instinct du fardeau, qu’impose leur cilice,
Il ne m’a point courbé. Quand mes yeux inquiets
Ont, des fastes humains, compulsé les feuillets,
J’ai toujours vu les noms, dont s’honore l’histoire,
Écrits avec des pleurs, qui font honte à la gloire :
Je l’ai maudite alors ; mais jamais mon orgueil
N’a rêvé la faveur de briller sous son deuil.
Inutile abandon de la foi de soi-même !
J’ai presque autant souffert, que sous un diadème :