Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/435

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Un sourire de toi vaut mieux qu’une victoire :
L’avenir que j’espère est tout dans ta mémoire. Qui s’occupe d’ailleurs à noter ses transports, Quand, devançant notre âme et ses vagues accords, La nature, partout, sait, d’une main savante, Transformer notre songe en image vivante ? Des gazons veloutés étoilant le tabis, Nos vers, avec l’aurore, émaillent les herbis : L’Océan les murmure, en baisant le rivage, Et l’oiseau les soupire à travers le feuillage : Des flots de poésie, en ruisselant des cieux, De leur pluie invisible allanguissent les yeux : Et, commeaux champs du nord, on voit, sur la bruyère, — Un nuage se fondre en neige de lumière,

Ses flocons de phosphore et ses flèches d’encens Rayonnent dans les airs et parfument nos sens. Viens donc dans les vallons, dont la courbe étincelle, Viens donc voir resplendir cette hymne universelle : Aux plis du firmament, au front de nos berceaux, Dans les joncs, dans le sable, ou l’écume des eaux, Aux lueurs de la foudre, aux cris des cataractes, Du grand drame de Dieu nous parcourrons les actes ! Quand on peut les comprendre, on ne les traduit pas : Et j’apprendrai du ciel la langue entre tes bras.
Oh ! déjà, Maria, ta retraite est choisie.
Sur les bords fortunés d’une autre Andalousie,