Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/586

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A peine a-t-elle vu, de mes soupçons jaloux,
Le volcan moins fiévreux s’éteindre à ses genoux,
La voilà qui s’amuse à remuer ses laves,
A réveiller le feu de mes cendres esclaves !
Quand je suis là, rongeant mon rosaire de deuil,
A sa dîme d’hommage, elle tend son orgueil,
Et mesure, à mes pleurs, ce que vaut son empire ;
Chacun de mes frissons est, pour elle, un sourire.
Je souffre ! Elle est heureuse. Elle me sent saigner !
C’est par là qu’elle est reine, ou qu’elle croit régner ;
Il ne lui manque plus, pour en être bien sûre,
Que le bonheur de voir du sang à la blessure !
Et je l’aime ! et j’en meurs, pour rougir de ma mort !
N’avoir pas un regret, qui ne soit un remord !
O courage, mon cœur, sois plus fort que l’orage :
S’il est long, l’existence est courte… du courage !
J’ai donc fait pour jamais divorce avec mes fers ! J’en cacherai le reste à l’ombre des déserts :