Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/338

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autre tendue qui les separe. Ce requisit est conü necessairement ; mais on voit clairement quil est aussi possible que les aulres pariies d’tendue qu’on concevoit jointes soient separes.[1] On n’y conoit point de contradiction, si ce n’est que Ton suppose ce qui est en question, que Tetendue est immobile.

La seconde proposilion que vous niez est celle cy : deux choses tendues separables sont mobiles. Cela me paroist evident. Car si Ton conoit que rtendue qui separe deux parties dtendue croisse ou augmente incessamment, les deux parties d6tendue s’ioigneront sans cesse, et par consequent clles seront en mouvement. Et je ne vois pas que, si Ton peut mettre rtendue dun pouce entre deux parties d<tendue, on ne puisse mettre un pied, une toise etc. Au reste, je tombe daocord que les parties de Fetendue sont separables, en ce que Tune peut estre dlruite sans Tautre, mais cela nempeche pas que Tune ne puisse sloigner de Tautre, si ce nest que Ton veuille toujours se representer Ttendue comme immobile, cest à dire supposer ce qui est en question.

Voila, Monsieur, ce quil est necessaire que je reponde pour satisfaire à votre lettre. Je ne vous en dis pas davantage, parce que jespere, en vous rendant les civilits que je vous dois depuis si longtemps, vous repondre plus clairement et plus agreablement sur les difficultez que vous me ferez Thonneur de me proposer. Je suis etc.

III.

Leibniz an Malebranche.

Je conois fort bien, que ceux qui ont la faciiit de comprendre et de s’enoncer trouvent plus de plaisir dans les conversations que dans les disputes par rit ; mais ceux qui sont aussi pesans que moy. ne peuvent pas les suivre ; car ils se trouvent arr6tez par tout, au Heu que les Berits leur laissent le loisir de mediter. Cela estant, il est conforme à Tequit, et mme à la Charit, que ceux qui sont plus parfaits, ayent queique condescendance pour les foibles. Je voy que vous en avez assez pour moy, et que cesi

  1. Die Worte »soient séparées« fehlen im Original; sie sind von Cousin eingeschaltet.