Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/348

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sein Verhältniß zu Descartes ausspricht, als in dem vorstehenden an Malebranche abgeschickten Schreiben, so mag er hier folgen:

J’ay receu voslre lettre qui m’a fort rejoui en m’asseurant de la bonte que vous aves de songer à une personne qui vous estime beaucoup. Je n’ay pas enlendu parier que je scaclie de ce M. TAbb Gastellan qui doit estre habile homme, puisque vous dites quon luy donne le livre des Conversations Chrestiennes, donl les penses ayant tant de rapport aux vostres, ne m’ont pas 1aiss6 songer à un autre que vous. Je n’ay pas à present ce livre, Sans cela je vous marquerois Tendroit oü il semble dire asss clairement qu’il est 6crit principalement pour les Gartesiens. Et en effect prens quel jeune homme qu’il vous plaira, à moins que d’estre dja imbu du Gartesianisme, il ne parlera jamais comme Eraste.

Je souhaitterois de comprendre distinetement les raisons qui vous fönt parier avec tant d’asseurance en faveur de ces sentimens de M. des Cartes que je n’ay pas encor pü gouster. Gomme j’ay grande opinion de vostre cspril, je me defie de naoy m6me, et quoyque je croye aussi d’avoir des raisons bien evidentes de mon cost, neantmoins comme je nay pas encor pCi les reduire en forme de demonstration rigoureuse que je trouve absolument necessaire dans les raisonnemens de longue haieine, sur tout dans les matieres abslraites, oü Fimaginalion nous est peu secourable et oü il est aise de se tromper quaqd on se relache tant soit peu, je crains tousjours de faillir de nestre tromp. C’est pourquoy je vous aurois beaucoup d’obligation si vous pouvis un jour dissiper les doutes que j*ay sur les propositions suivantes : premierement que la matiere et Tetendue ne sont quune mme chose ; secondement que Tesprit peut subsister sans estre uni à quelque corps ; troisiemement que les raisons de Fexistence de Dieu de M. des Cartes sont bonnes ; quatriemement que toute la verile depend de la volonte de Dieu ; cinquiemement que la raison que M. des Gartes apporte a Fegard de la Proportion des refractions est valable ; sixiemement quiT se conserve tousjours la mme quantite de mouvement dans les corps. Je ne veux pas toucher à son Hypothese physique, car on ne la scauroit prouver qu’en expliquant les phenomenes de la nature. Je ne veux pas aussi parier de son arc-en-ciel, quoyque les experiences de Mons. Neuton fassent douter si M. des Gartes a bien expliqu la nature des couleurs. Et pour ce qui est de l’aimant, tandis qu’on ne peut pas trouver par Thypothese de M. des Gartes le secret des deciinaisons, je douteray tousjours si eile est bonne. Les plus