Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/386

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scay quü cesl beaucoup d’entendre une chose parfaitement, quelque pelitc et quelque facile quelle paroisse. C’est le moyen d'aller bien ioio, et d’establir enfin Tait d'inventer qui depend d’une connoissance, mais distincte et parfaite des choses les plus aisees. Et pour cette raison je n'ay pas blame le dessein de Mons. de Roberval, qui vouloit tout demonstrer en Geometrie, jusqu’a quelques axiomes. J’avoue qu'il ne faut pas vouloir contraindre les autres à cette exactitude, mais je croy qu'il est bon de nous contraindre nous mêmes.

Je reviens aux veritez premieres à nostre egard, entre Celles qui asseurent qul y a quelque chose hors de nous : scavoir que nous pensons, et quil y a une giande variele dans nos pensees. Or, cette variel des pensees ne scauroil venir de ce qui pense, puisquune mme chose seule ne scauroit estre cause des changemens qui sont en elle. Gar toule chose demeure dans Testat oü elle est, s’ii ny a rien qui la change : et ayant est d’elle mme indelerminee à avoir eu teis changemens plus tost que d’autres, on ne S9auroit commencer de luy attribuer aucune variete, sans dire quel> que chose dont on avoue qu’il n’y a poinl de raison, ce qui est absurde. Et si on vouloit dire mme quil n*y a point de commencement dans nos pensees, outre quon seroit oblig dasseurer que chacun entre nous ait esl de toute eternile, on n’eschapperoit point encor ; car on seroit tousjours oblig davouer qu’il ny a point de raison de cette variet qui ait est de (oute elernile en nos pensees, puisqu’il ny a rien en nous qui nous determine a Celle cy plus tost qua une autre. Donc quil y a quelque cause hors de nous de la variete de nos pensees. Et comnie nous convenons qü’il y a quelques causes sous-ordonnees de cette variete, qui neantmoins ont encor besoin de cause elles mmes, nous avons etabli des Estres ou substances particuiieres dont nous reconnoissons quelque action, c’est à dire dont nous concevons que de leur changement s’ensuit quelque changement en nous. Et nous allons a grands pas a forger ce que nous appellons matire et corps. Mais cest icy que vous avez raison de nous arrester un peu et de renouveller les plaintes de l'ancienne Äcademie. Car dans le fonds, toutes nos experiences ne nous asseurent que de deux, S9avoir quil y a une liaison dans nos apparences qui nous donne le moyen de predire avec succes des apparences futures, Tautra que cette liaison doit avoir une cause constante. Mais de tout cela il ne s’ensuit pas à la rigueur qu’il y a de la matiere ou des Corps, mais seulement qu’il y a quelque chose qui nous presente des