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Eeibnig au iïiicaife. 571

encor dans, l’église cathedrale de Hildesheim : Meibomius en fit autresfois un livre exprès. On dit que la figure de l’idole représentoit un dieu de guerre ; et en effet heer est armée, ou chez les anciens Teutons hari, d’où vient hariban, c’est a dire, comme je crois, clameur de haro, car ban est l’appel, citatio, ce qui ne veut pas dire autre chose que la convocation ou proclamation générale pour se trouver à l’armée, dont votre arrière-ban a esté fait par corruption. Or beer, dis je, est l’armée ou hari ; Arès, Mars, wehr, arma, werre, guerre ; Ariman, dans les vieux titres, homme de guerre aut de génére militari. Cela n’empêche point le rapport d’lrmin à Hermes Mercure, que nostre illustre Prelat a remarqué. Seulement il y a lieu de croire que chez les Germains, Mars et Mercure estoient confondus, ces peuples n’estimant que les armes, comme encor Woden ou Odin des Saxons repond sans doute le plus à Mercure ; cependant c’estoit encor un grand guerrier, quoyque cru magicien en même temps. Lorsque M. Eggeling à Breme publia son Etymologie des Germains, tirée à Germanis fratribus, dans une dissertation expres, je luy envoyay la mienne des Herminons et de l’ancien héros lrmin, dont ma lettre parloit fort au long. Je la communiquay aussi à un ami qui fait un journal en langue Allemande. J’ajouteray encor ce que je remarquay dès lors que ce prince lrmin ou Hermin paroist estre marque par Tacite comme fils de Man et petit-fils de Tuiston, puisqu’il dit assez clairement que les lngaevons, Herminons ou lstevons ont eu leur noms des trois fils de Mannus. Il semble que les Hermunduri ont gardé particulièrement ce nom, et que peut estre la termination duri ne sera autre chose qu’une corruption d’Hermanner, comme Allemand au lieu d’AIleman, et comme winnen, uberwinden, winden, ban et band (banni, bandit) etc. sont la même chose. Je crois vous avoir écrit un mot de mon etymologie, il y a quelques années, lorsque M. Eggeling produisit la sienne dont je fais mention ; mais je ne sçay si je suis venu alors à vous particulariser mes opinions. Cependant je suis le plus content du monde de voir non seulement qu’un aussi grand homme que M. d’Avranehes approuve mes sentimens, mais aussi qu’il est tombé de luy même sur ce que j’avois pense d’llerman ou lrmin. Peut estre que les raisons que je viens d’alleguer l’y fortifieront encor davantage. Je ne manqueray pas, quand j’auray quelque loisir, de marquer quelques particularités sur ce que M. Descartes a pris aux autres sans fail*