Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 3.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fieibnij an ©agio. 55 d’abord un principe intelligent au dessus de la maliere, ne l’cmployent point, quand ils viennent a philosopher sur l’univers, et au lieu de faire voir, que cette intelligence fait tout pour le mieux et que c’est là la rai¬ son des choses qu’elle a trouvé bon de produire conformément à ses fins, tachent d’expliquer tout par le seul concours des particules brutes, con¬ fondant les conditions et les instrumens avec la véritable cause. C’est (dit Socrate) comme si pour rendre raison de ce que je suis assis dans la pri¬ son attendant la coupe fatable, et que je ne suis pas en chemin pour aller chez les Beotiens ou autres peuples, où l’on seail que j’aurois pu me sauver, on disoit que c’est pareeque j’ay des os, des tendons et de muscles qui se peuvent plier comme il faut pour estre assis. Ma foy (dit-il) ces os et ces muscles ne seroient pas icy, et vous ne me verriés pas en cette posture, si mon esprit n’avoit jugé, qu’il est plus digne de Socrate de subir ce que les loix de la patrie ordonnent. Cet endroit de Platon merile d’estre lû tout entier, car il y a des reflexions très belles et très solides. Cependant j’accorde que les effects particuliers de la nature se peuvent et se doivent expliquer mécaniquement, sans oublier pourtant leur fins et usages admirables, que la providence a sceu ménager, mais les principes généraux de la physique et de la mécanique même dependent de la con¬ duite d’une intelligence souveraine, et ne sçauraicnl estre expliqués sans la faire entrer en considération. C’est ainsi qu’il faut reconcilier la pieté avec la raison, et qu’on pourra satisfaire aux gens de bien, qui apprehen¬ dent les suites de la philosophie mécanique ou corpusculaire, comme si elle pouvoit eloigner de Dieu et des substances immaterielles, au lieu qu’avec les corrections requises et tout bien entendu, elle nous y doit mener.


IV.
Leibniz an Bayle.

Hanovre 27 Decembr. 1698. Je chéris fort l’honneur de vostre obligeante lettre que Mons. Banage de Beauval m’a envoyée.[1] Il ne m’en pouvoît point arriver de plus agre-

  1. Dieser Brief Bayle's fehlt.