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l’esprit voit seulement, que les longueurs peuvent etre mises bout-à-bout et repetées tant qu’on voudra. Fort bien, mais cet auteur pouvoit considerer, que c’est déjà connoistre l’infini, que de connoistre que cette répétition se peut tousjours faire.

(7) Le même Auteur examine dans son second Tome la Theologie naturelle du P. de Mallebranche, mais son début me paroit outré, quoyqu’il déclaré de ne représenter que les soubçons d’autruy. Ce Pere disant que Dieu est l’Estre en general, on prend cela pour un Etre vague et notional, comme est le genre dans la Logique ; et peu s’en faut qu’on n’accuse.le Pere de M. d’Àtheisme ; mais je crois que le Pere a entendu non pas un Etre vague et indéterminé, mais l’Etre absolu, qui diffère des Etres particuliers bornés, comme l’Espace absolu et sans bornes diffère d’un Cercle ou d’un quarré.

(8) Il y a plus d’apparence de combattre le sentiment du P. de M. sur les idées. Car il n’y a aucune nécessité (ce semble) de les prendre pour quelque chose qui soit hors de nous. Il suffit de considerer les idées comme des Notions, c’est à dire comme des modifications de notre ame. C’est ainsi que l’Ecole, M. des Cartes et M. Arnaud les prennent. Mais comme Dieu est la source des possibilités et par conséquent des idées, on peut excuser et même louer ce Pere d’avoir changé de termes et d’avoir donné aux idées une signification plus relevée en les distinguant des Notions et en les prenant pour des perfections qui sont en Dieu, auxquelles nous participons par nos connoissances. Ce langage mystique du Pere n’étoit donc point nécessaire, mais je trouve qu’il est utile, car il nous fait mieux envisager nostre dépendance de Dieu. Il semble même que Platon parlant des idées, et S. Augustin parlânt de la vérité, ont eu des pensées approchantes, que je trouve fort raisonnables, et c’est la partie du système du Pere de Mallebranche que je serois bien aise qu’on conservât avec les phrases et formules qui en dependent, comme je suis bien aise qu’on conserve la partie la plus solide de la Theologie des Mystiques. Et bien loin de dire avec l’auteur de la Refutation (T. 2. p. 304) que le système de S. Augustin est un peu infecté du langage et des opinions Platoniciennes, je dirois qu’il en est enrichi, et qu’elles luy donnent du relief.

(9) J’en dis presque autant du sentiment du P. M. quand il asseure, que nous voyons tout en Dieu. Je dis que c’est une expression qu’on peut 42*