Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 7.djvu/407

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Seibni)’ fünfte» ec^reiben. 393

fois qu^on a des raisons süffisantes pour une action singuliere, on en a pour tous ses requisils. Yoyes encor ce qui se dira plus bas num. 66.

18. Ces raisonnemeDS sautenl aux yeux, et il est bien etrange de m^imputer que j’avance mon principe du besoin d’une raison süffisante, Sans aueune preuve tir^e ou de la nature des choses, ou des perfections Divines. Car la nature des choses porte, que tout evenement ait pre- alablement ses conditions, requisits, dispositions convenables, dont Pexis- tence en fait la raison süffisante.

19. Et la perfection de Dieu demande que toutes ses actions soyent eonformes ä sa sagesse, et qu’on ne puisse point luy reprocher d^avoir agi Sans raison, ou m^me d’avoir prefere une raison plus foible ä une raison plus forte.

20. Mais je parleray plus amplement sur la fin de ce papier de la solidite et de Timportance de ce grand Principe du Besoin d’une Raison süffisante pour tout evenement, dont le renversement renverseroit la meil- leure partie de toute la philosophie. Ainsi il est bien Strange qu’on veuille icy, qu’en cela je commets une pctition de principe ; et il paroist bien qu^on veut soutenir des sentimens insoCitenables , puisqu’on est reduit ä me refuser ce grand principe, un des plus essentiels de la Raison.

8ar 3 et 4.

21. il faut avouer que ce grand Principe, quoyqu’il ait et6 reconnu, n^a pas et6 ass6s employ^. Et c’est en bonne partie la raison pourquoy jusqu^cy la Philosophie premiere a et6 si peu feconde, et si peu demonstrative. J’en infere entre autres consequences, qu^il n^y a point dans la nature deux etres reels absolus indiscemables : parce que s^il y en avoit, Dieu et la nature agiroient sans raison, en traitant Tun autre- roent que Tautre ; et qu^ainsi Dieu ne produit point deux portions de ma- tiere parfaitement egales et semblables. On repond ä cette conclusion, sans en refuter la raison ; et on y repond par une objection bien foible. Cet argument (dit on) s’il estoit bon, prouveroit, qu’il seroit impossible ä Dieu de creer aueune matiere. Car les parties de la matiere parfaitement solides, estant prises egales et de la m6me figure, ce qui est une supposition possible, seroient exactement faites l’une comme Tautre. Mais c^est une petition de