Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 7.djvu/414

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400 fieibni)* fünfte« e^reiben.

47. Voicy comment les hommes viennent ä se former la notion de l^espace. Ils considerent que plusieurs choses existent h la fois, et ils y trouvent ud certain ordre de coexistence, suivant lequel le rapport des uns et des autres est plus ou moins simple. C’est leur Situation ou distanee. Lorsqu’il arrive qu^un de ces coexistens change de ce rapport ä une multi- tude d’autres, sans qu^ls en changent entre eux, et qu^un nouveau venu aequiert le rapport tel que le premier avoit eu ä d’autres, on dit qu’il est venu h sa place, et on appelle ce changement un mouvement qui est dans eeluy oü est la cause immediate du changement. Et quand plu- sieurs, ou m^me tous, changeroient selon certaines regles connues de direction et de vistesse, on peut tousjours determiner le rapport de Situation que chacun aequiert ä chacun ; et m6me celuy que chaque autre auroit, ou qu^il auroit ä chaque autre, s^il n’avoit point chang6, ou s’il avoit autre- ment chang^. Et supposant ou feignant que parmy ces coexistens il y ait un nombre süffisant de quelques uns, qui n’ayent point eu de changement en eux, on dira que ceux qui ont un rapport ä ces existens fixes, tel que d’autres avoient auparavant h ceux, ont eu la m^me place que ces der- niers avoient eue.’ Et ce qui comprend toutes ces places, est appell6 E Space. Ce qui fait voir que pour avoir Tid^e de la place, et par conse- quent de Pespace, il suffit de constderer ces rapports et les regles de leur changemens, sans avoir besoin de se figurer icy aucune realit^ absolue hors des choses dont on considere la Situation. Et, pour donner une espece de definition, Place est ce qu’on dit 6tre le m6me k A ei ä B, quand le rapport de coexistence de B avec C, £*, F, G etc. convient en- tierement avec le rapport de coexistence quM a eu avec les m^mes, sup- pos^ qu’il n^y ait eu aucune cause de changement dans C, E, F, G etc. On pourroit dire aussi, sans ecthese, que Place est ce qui est le m^me en momens differens ä des existens quoyque differens, quand leur rapports de coexistence avec certains existens, qui depuis un de ces momens h Tautre sont suppos^s fixes, conviennent entierement. Et existens fixes sont ceux, dans lesquels il n^ a point eu cause du changement de Tordre de coexistence avec d’autres, ou (ce qui est le m^me] dans lesquels il n’y a point eu de mouvement. Enfin Espace est ce qui resulte des places prises ensemble. Et il est bon icy de considerer la difference qu’il y a entre la place et entre le rapport de Situation du corps qui occupe la place. Car la place d’A et de B est la mdme , au lieu que le rapport