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406 Scibnij’ fünftt« e^Ttibn

59. Quand je parle de ce monde, j’enlends tout l’univers des creatures materielles et immaterielles priscs ensemhle, depuis lo commencemeot des cboses ; mais si l’on n’enlendoit que le commeiicemeDt da monde materiel, cl supposoit avant luy des croaturcs immaterielles, on se meltroit un peu plus h la raison en cola. Car le temps alors estanl marqu6 par des choses qui esisteroient dt^ja, nc soroit plus indifTereot ; et il y pourroit avoir du cboix. II est vray qu’on no feroit que difTercr la difficulte, car supposant que l’univers cntier des creatures immaterielles et materielles ensemblc a commenc^, il n’y a plus de chois sur le Icmps oii Dieu le voudroit mettre.

60. On nc doit donc point dire, comme l’on fait icy, que Dieu a cre^ les choses dans un cspace, ou dans un temps particulier, qui luy a plü, Ctir lous les temps, et tous les cspaccs, en eux mömes, eslant parfaitement uniformes et indiscernables, l’un ne sauroit plaire plus que l’autre.

61. Je ne veux point m’arrestcr icy sur mon sentimeot expliquc ail- leurs, <[ui porte qu’il n’y a point de substances cre^es entieremeot dostitu^es de matiere. Gar je tiens avec les Anciens et avec la raison, que les Anges ou les Intclligcnces, et les Arnes separees du corps grossier, out lousjours des corps Suhlils, quoyqu’elles m^mes soyent incorporelles. La philosopliie vulgaire admet aisemcnl toute Sorte de fictions ; la mienne est plus severe.

62. Je no dis point que la matiere et l’espace est la m^nie chose ; je dis seulement qu’il n’y a point d’espacc, oii il n’y a point de matiere ; et que l’espace on luy m^mc n’cst point une reaiit^ absoluo. L’espace et la matiere different comme le temps et le mouvcment. Cependanl ces choses, quoyque differentes, se trouvent inseparables,

63. Mais il ne s’ensuit nullement que la matiere seil eternelle et ne- ccssaire, si non en supposant que l’espace est eternel et necessairc : sup- posilion mal Tond^e en toutes manieres.

Sur 16 et 17.

64. Je crois d’avoir repondu <) tout ; et j’ay repondu particulierement jt cette objection, qui pretend que l’Espace et le Temps ont une quanlit^, et que l’ordre n’en a point. Yoy^s cy dossus n. 5t.

65. J’ay fait voir clairement, que la contradiction est dans l’bypotbese du sentiment oppos^, qui rhcrcbe une difTerence [h oii il n’y en a point. Et ce sentit une iniquil6 manifeste, d’en vouloir inferer, que j’ay reconnu de la contradiction dans mon propre senliment.