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Seibma’ fünfte« ec^reiben 411

de ce qu’ii y a de bon et de parfait en elles, mais par une maniere de sentiment, comme Ton s^imagine que nostre ame sent ce qui se passe dans le Corps. C’est bien degrader la connoissance divine.

87. Dans ]a verit^ des choses, cette maniere de sentir est entierement chimerique, et n’a pas m6me lieu dans les Arnes. Elles sentent ce qui se passe hors d’elles par ce qui passe en elles, repondant auK choses de de- hors, en vertu de Tharmonie que Dieu a pre6tablie, par la plus belle et la plus admirable de toutes ses productions, qui fait que chaque substance simple en vertu de sa nature est, pour dire ainsi, une concentration et un miroir vivant de tout Tunivers suivant son point de veue. Ce qui est encore une des plus belles et des plus incontestables preuves de rexistence de Dieu, puisquMl n’y a que Dieu, c’est h dire la cause commune, qui puisse faire cette harmonie des choses. Mais Dieu m^me ne peut sentir les choses par le moyen, par lequel il les fait sentir aux autres. 11 les sent, parce qu^il est capable de produire ce moyen ; et il ne les fe- roit point sentir aux autres, sll ne les produisoit luy m6me toutes con- sentantes, et s’il n^avoit ainsi en soy leur representation , non comme ve- nant d^elles, mais parce qu^elles viennent de luy, et parce qu’il en est la cause efficiente et exemplaire. II les sent parce qu^elles viennent de luy, s’il est permis de dire qu^il les sent ; ce qui ne se doit qu^en depouiU laut le terme de son imperfection , qui semble signifier qu’elles agissent sur luy. Elles sont, et luy sont connues, parce qu’il les entend et veut, et parce que ce (|u’il veut, est autant que ce qui existe. Ce qui paroist d’autant plus, parce qu’il les fait sentir les unes aux autres ; et qu’il les fait se sentir mutuellement par la suite des natures, quil leur a donn^es une fois pour toutes, et quil ne fait qu’entretenir suivant les loix de cha- cune k part, lesquelles, bien que differentes, aboutissent ä une corre- spondance exacte des resultats. Ce qui passe toutes les id^es qu’on a eu vulgairement de la perfection Divine et des ouvrages de Dieu, et les ^leve au plus haut degr6, comme M. Bayle a bien reconnu, quoyqu’il ait crüi, Sans sujet, que cela passe le possible.

88. Ce seroit bien abuser du Texte de la Sainte Ecriture, suivant le- quel Dieu repose de ses ouvrages que d’en inferer qu’il n^y a plus de production continu6e. II est vray qu’il n’y a point production de substan- ces simples nouvelles ; mais on auroit tort d’en inferer que Dieu n’est maintenant dans le monde, que comme Ton con9oit que TAme est dans le