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Scibnij* fünft« ec^rcibett. ’ 417

ment naturel, ou tout sera egalement miracuieux. Les TheologieDS auront ils raison de s^accommoder du premier, et les Philosophes du second ?

111. Gelä n’irat-il pas encore ä faire de Dieu Tarne du Monde, si toutes ses Operations sont naturelles, comme Celles que TAme exerce dans le Corps" ? Ainsi Dieu sera une partie de la Nature.

112. £n bonne phiiosophie, et en saine Theologie, il faut distinguer entre ce qui est explicable par les natures et forces des creatures, et ce qui n^est explicable que par les forces de la substance inßnie. II faut mettre une distance infinie entre Foperation de Dieu qui va au deh des forces des natures, et entre les Operations des cboses qui suivent les loix que Dieu leur a donn^es, et qu^il les a renducs capables de suivre par leur natures, quoyqu’avec son assistance.

113. C’est par h que tombent les attractions proprement dites, et autres Operations inexplicables par les natures des creatures, qu^il faut faire effectuer par miracle, ou recourir aux absurdites, c’est k dire, aux qua- lites occultes Scholastiques , qu^on commence h nous debiter sous le specieux nom de forces, mais qui nous ramenent dans le royaume des tenebres. C^est invonta fruge glandibus vesci.

114. Du temps de Monsieur Boyle et d’autres excellens homnies qui fleurissoient en Angleterre sous les commencemens de Charles II, on n^auroit pas ose nous debiter des notions si creuses. J’espere que ce beau temps reviendra sous un aussi bon Gouvernement que celuy d’ä present, et que les esprits un peu trop divertis par le malheur des temps, retoumeront h mieux cultiver les connoisances solides. Le capital de M. Boyle etoit d’inculquer que tout se faisoit mechaniquement dans la Physique. Mais c^est un malheur des hommes, de se degouter enfin de la raison m^me, et de s^ennuyer de la lumiere. Les chimeres commencent h revenir, et plaisent parce qu^elles ont quelque chose de merveilleux. II arrive dans le pays Philosophique ce qui est arriv^ dans le pays Poätique. On s^est lass6 des Romans raisonnables, tels que la Glelie Francoise, ou TAramene AUemande, et on est revenu depuis quelque temps aux Gontes des Fees.

115. Quand aux Mouvemens des corps Celestes, et plus encore quant

k la formation des plantes et des animaux, il n’y a rien qui tienne du miracle,

excepte le commencement des ces choses. L^organisme des animaux est VII. 27