Page:Leibniz - La Monadologie, éd. Nolen, 1881.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


AVANT-PROPOS

―――――


En faisant figurer la Monadologie sur la liste des ouvrages que les élèves auront à commenter, les auteurs du nouveau plan d’études ont marqué qu’ils considèrent la culture métaphysique comme un élément essentiel de la haute discipline classique, comme une condition indispensable de la véritable éducation philosophique.

Quoi qu’en pense le positivisme de notre temps, l’homme n’est pas près de se désintéresser des problèmes qui ont été la préoccupation et le tourment de tant de grands esprits dans le passé. La science a beau reculer indéfiniment les limites de ses investigations, elle rencontre toujours des bornes que ses principes et ses procédés lui interdisent de franchir. Elle laisse la curiosité aux prises avec des questions que tous les raisonnements du monde ne sauront persuader au Pascal qui s’agite secrètement au fond de toute âme généreuse, de traiter avec dédain, encore moins de délaisser avec indifférence.

Ce n’est pas seulement l’un des maîtres de la pensée moderne, ce n’est pas seulement Kant, qui déclare que ni la science, ni la critique n’ont réussi à le détacher de la métaphysique : les esprits les plus autorisés de notre temps professent à l’envi et témoignent par leur exemple que la curio-