nommera, dans une lettre à Oldenburg, d’un mot superbe qu’on dirait emprunté à Newton : les principes mécaniques de la philosophie, « Principia philosophiæ mechanica. »
Je ne crains pas de dire que l’Éthique de Spinoza n’est qu’une application de ces principes de la mécanique à la morale.
Une phrase peu connue de Descartes pourrait faire croire que c’est de Descartes lui-même que Spinoza tient l’idée fondamentale de l’Éthique.
« Ces vérités de la physique, écrit-il, sont le fondement d’une Éthique supérieure.[1] » Quand de telles pensées d’un tel maître tombent entre les mains d’un disciple intrépide, elles peuvent mener loin : l’Éthique de Spinoza en est la preuve.
Le jugement de Leibniz, sauf sa partialité connue contre Descartes, mérite donc de devenir historique.
On peut appliquer à la philosophie tombant des mains de Descartes dans celles de Spinoza,
- ↑ Ep. I, 38, p. 86, Physicæ hæ veritates fundamentum, altissimæ et perfectissimæ Ethicæ.