Page:Lemaître - Les Contemporains, sér3, 1898.djvu/284

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quelque fête où ce qui nous reste d’aristocratie s’est encanaillé plus que de raison, il sait qu’il faut s’attrister, et il s’attriste. S’il va pendant les vacances visiter son pays natal et la maison où il a passé son enfance, il sait qu’il faut s’attendrir, et il s’attendrit. S’il parle de Mgr l’archevêque de Paris, il sait qu’il convient que le digne prélat soit « un fin prélat », et il lui prête des mots, et il nous entretient avec émotion des bons rapports du cardinal avec l’acteur Berthelier. S’il parcourt les églises pendant le carême, il sait qu’il est convenable d’y porter une âme religieuse, et il l’y porte… Mais comme on sent que tout cela lui est égal ! Il a le don de saisir avec prestesse les traits fugitifs de la comédie contemporaine, de s’en amuser et d’en amuser les autres : pas l’ombre de prétention, une bienveillance très philosophique, au fond une indifférence absolue. Celui-là est un Parisien.