Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est de la parodie de Hugo, non par Sorel, mais par Hugo. C’est comme les charges, qui sont au Louvre, du rapin Michel-Ange… »

Je répondrai alors qu’il est singulièrement malaisé de distinguer Hugo parodiste de Hugo sérieux, celui qui s’amuse de celui qui ne s’amuse pas ; et que, souvent, quand il ne s’amuse pas, il nous amuse trop ; et quand il s’amuse, il ne nous amuse pas assez… Le culte de mon ami pour Hugo le rend tout à fait injuste à l’endroit des honnêtes gens à qui le grand poète a légué sa malle. Toutes ces « rognures », ils ont mission de les publier. Et, quand même ils n’y seraient pas obligés par la volonté du défunt, comment oseraient-ils décider que ce sont en effet des rognures ? Hugo ne le pensait point ; il avait annoncé lui-même, sept ou huit ans avant sa mort, la publication de Toute la Lyre. Et il me paraît bien, à moi, que ce dernier recueil n’est pas plus un assemblage d’« épreuves ratées » que la seconde Légende des siècles, le Pape, l’Âne, Religions et Religion, Pitié suprême, le Théâtre en liberté ou la Fin de Satan.

La vérité, c’est que c’est toujours la même chose ; et voilà précisément ce que j’ai voulu dire. Les Chants du crépuscule étaient la même chose que les Voix intérieures qui étaient la même chose que les Feuilles d’automne ; la seconde Légende était la même chose que la première ; les Quatre vents de l’esprit reprenaient tous les thèmes des Contemplations, etc. Et, à mon avis, dans cette interminable série de farou-