Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/202

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les dernières pages de l’Intelligence ou le parallèle de l’homme antique et de l’homme moderne dans le troisième volume (je crois) des Origines de la France contemporaine. Je ne pensais pas qu’il pût échapper à personne que M. Taine est un des esprits les plus invinciblement généralisateurs qui se soient vus. Je ne pensais pas non plus qu’on pût nier les qualités de composition de M. Taine. Sa composition n’est que trop serrée ; les parties de chacun de ses ouvrages ne sont que trop étroitement liées et subordonnées les unes aux autres ; on y voudrait un peu plus de jeu et un peu plus d’air. Or, apprenez que « ses articles ne sont qu’une mosaïque ; on n’y sent aucune unité de travail. » Le prince est dupe, cette fois, d’une apparence typographique, de la multiplicité des guillemets.

J’ai peur aussi que le prince ne s’entende pas toujours très bien dans ces pages dont on a fait grand bruit et que des badauds nous donnent déjà comme un morceau de style. Il prête à M. Taine des défauts contradictoires ; il lui reconnaît ce qu’il lui a dénié ; il reproche à cet épingleur d’insectes son « idéologie » et sa « folie métaphysique ». Il écrit : « Quand on borne son talent à une accumulation de petits faits, on devrait être au moins réservé dans ses conclusions et sobre dans ses théories. » C’est dire, dans la même phrase, que M. Taine « borne » son talent à cette accumulation, et qu’il ne l’y borne pas. Et encore : « Il démontrera que la morale de la Réforme