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Au Gymnase, l’Aînée, comédie en quatre actes, cinq tableaux.


L’Aînée n’est point une pièce à thèse et n’est qu’accessoirement une comédie de mœurs. C’est un simple « drame bourgeois » et, plus spécialement, une histoire d’âme.

Cette âme est celle de Lia, l’aînée des six filles du pasteur Pétermann. Lia est bonne, pieuse, dévouée ; et elle a habitué les autres à son dévouement. « Ah ! la brave fille ! » dit un voisin de campagne, mûr, curieux, et un peu philosophe, M. Dursay. « C’est elle qui a été la vraie mère de toutes ses jeunes soeurs, et qui tient le ménage, et qui gouverne la maison, et qui dispense M. et Mme  Pétermann de surveiller leurs filles. Et tout cela avec une grâce presque silencieuse, et un oubli de soi, et une ignorance de son propre mérite !… Elle ne s’est pas aperçue, tandis qu’elle vivait pour les autres, qu’elle atteignait ses vingt-cinq ans. Heureusement, je crois qu’elle va épouser ce solennel pasteur Mikils, qui n’est qu’un bon nigaud, mais qu’elle a la naïveté de prendre pour un grand homme, à qui elle prêtera tous les talents et toutes les vertus, et avec qui elle