Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/325

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soin et tout le sérieux dont je suis capable. Mais vous répondrez de nouveau : « La vérité comme dans la vie ! » Je répliquerai : « Vent de l’imbécillité ! » Et ce dialogue pourra durer longtemps. Nous n’avons probablement pas, monsieur, le cerveau fait de même. Nous sommes irréductibles, impénétrables l’un à l’autre, et cela sans doute est fâcheux pour moi ; mais qu’y puis-je ?

Voilà donc à quelle constatation chétive et superflue aboutit cette grande affaire. N’est-ce pas pitoyable ?

Ce n’est pas ma faute. Vous m’avez invité à entendre votre pièce en qualité de critique ; par là (soyons de bonne foi), vous avez sollicité mon jugement sur elle et m’avez signifié implicitement que vous m’autorisiez à le produire, quel qu’il fût, — à la seule condition qu’il ne portât que sur votre ouvrage et qu’il demeurât purement littéraire. Ce pacte tacite, je l’avais strictement observé ; mais vous, monsieur, vous l’avez rompu. Il ne vous a pas suffi de contester, comme vous le pouviez, dans quelque journal ou dans quelque brochure, la justesse de mes critiques ; vous avez prétendu me confondre dans cette Revue même, et vous avez voulu m’y discréditer par des insinuations désobligeantes sur des faits entièrement étrangers à notre différend : j’entends mes relations personnelles avec la Comédie-Française. Vraiment, cela n’est pas de jeu, quoi qu’il en ait semblé à nos doux juges.