d’être génial, et où, le fût-il, il risquait de l’être avec trop d’uniformité et d’ajouter à la monotonie de l’horreur physique la monotonie de la sublimité spirituelle. Mais ce sujet trop beau, c’est aussi le mérite de M. Barbier d’avoir osé le tenter. Il n’a pas d’ailleurs été partout inégal à sa tâche ; et voici une scène, — la dernière, — où la maternité chaste et sanglante de Blandine, aidant le pauvre petit Ponticus à souffrir et à mourir, est peinte de traits assez forts et assez doux :
PONTICUS
Pardonne-moi, j’ai peur !
BLANDINE
Est-ce qu’on a peur ?… Pense
Non pas à la douleur, mais à la récompense !
N’afflige pas Jésus par ton manque de foi !
Car il te voit, Jésus !… sans te parler de moi.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je te sens sur mon cœur tout gros de tes alarmes,
Comme un fils enfanté dans les cris et les larmes !…
Songe que tout sera fini dans un moment.
PONTICUS
Oui, laisse dans tes yeux parler ton cœur charmant.
BLANDINE, le berçant.
Mon Ponticus ! (Clameurs au dehors.)
PONTICUS
Dieu !
BLANDINE
Quoi ?