Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/348

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

certains néophytes grossiers et véhéments fussent tentés d’y mettre la main. Comment, échauffé par les pieuses imprécations d’un saint prêtre, le sympathique barbare Faustus passe soudainement du désir à l’acte, c’est ce que MM. Éphraïm et La Rode nous montrent dans une scène qui est, à coup sûr, la plus précieuse de leur drame.

Dans une salle des catacombes, à la lueur des torches, devant ses frères qui viennent d’apprendre que les quatre cents esclaves de Secundus ont été exécutés, le prêtre Timothée, — en des phrases dictées par Dieu même, puisqu’elles sont empruntées à l’« épître catholique de saint Jacques » et à l’Apocalypse, — maudit la ville impure et sanguinaire et en prophétise la fin : «… Riches ! pleurez et jetez des cris, à cause des malheurs qui vont tomber sur vous !… Vos richesses sont pourries ! Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers crie contre vous… Vous avez condamné et mis à mort les innocents, les justes, qui ne vous résistaient point… Qu’elle pleure et qu’elle gémisse, la ville d’iniquité !… Parce que, dans cette grande ville, le sang des saints et des innocents a été répandu… le Seigneur enverra le feu tordre dans ses flammes, comme dans les anneaux d’un serpent, tous ces palais superbes, tous ces repaires de voluptés infâmes ! » Et enfin : «… Sur vous qui aimez Dieu se lèvera le soleil de la justice. Quand les cieux auront passé… quand les éléments embrasés auront été dissous… vous, les pauvres…