Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/95

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faisait un devoir d’accompagner, dans les lycées où ce prélat donnait la confirmation, Mgr Darboy, qui était, d’ailleurs, un homme doux et triste et, dit-on, d’une foi très peu agressive.

Mais il a été dit aux prêtres : « Ite et docete. » L’Église ne peut renoncer à l’éducation des âmes ou consentir à la partager sans renier sa mission divine. Du moins elle pensait ainsi, ou plutôt (car elle ne saurait penser autrement), ce que la nécessité l’oblige à taire aujourd’hui, elle pouvait encore, il y a trente ans, le crier très haut. Elle ne s’en fit point faute. Les deux plus chauds épisodes de la lutte furent la discussion au Sénat de la pétition Giraud (qui concluait à la liberté de l’enseignement supérieur), et l’assaut de quatre-vingts évêques contre les cours de jeunes filles ; « nos jeunes filles », disait l’un d’eux.

Ici, Messieurs, je me dérobe avec simplicité. Il ne convient pas, dans une cérémonie aussi manifestement pacifique que celle-ci, d’agiter de ces questions qui veulent qu’on prenne parti, et toujours contre quelqu’un, et presque toujours véhémentement, malgré qu’on en ait. Je veux, parcourant l’histoire de ce passé, n’en retenir que ce dont nous pouvons tomber tous d’accord : la hauteur du dessein et la beauté de l’effort de M. Duruy ; admirer pourquoi il le tentait, et non pas contre qui ; et dire ma piété pour sa mémoire sans désobliger personne, fût-ce parmi les morts… Je me contenterai de