Et nous pensions : Qui donc est-elle ?
Quel est cet être audacieux,
Dont la grâce, au siècle des dieux,
Eût fait jadis une immortelle ?
Un souffle de rébellion
A-t-il émancipé cette âme ?
Qui sait s’il reste un cœur de femme
Sous cette force de lion ?…
Est-ce l’amour qui pourra dire
Ce qu’elle attend pour s’émouvoir,
Ce qu’il faudrait à cet œil noir
Pour se noyer dans un sourire ?
Prodigue, vient-elle à ces bords,
Les soirs où trop de vie abonde,
Jeter au vent, jeter à l’onde,
Le superflu de ses trésors ?
Ou bien, est-ce un cœur en démence,
De ses blessures ulcéré,
Qui revient, en désespéré,
Lutter avec la mer immense ?
Serait-ce enfin qu’ayant goûté
À mille coupes décevantes,
Elle demande aux épouvantes
Une suprême volupté ?
Que savons-nous ? Passons ; toute âme
A des replis fermés au jour…
Laissons ses secrets à l’amour
Et ses mystères à la femme !