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MAXIME DU CAMP.


Connaissez-vous une terre propice,
Un vallon pur, un horizon vermeil,
Une île, un port, un rocher où je puisse,
En liberté, vivre seul, au soleil ?




CECI TUERA CELA




Les échafauds sont hauts ! De longues étincelles
Brillent en jaillissant sur les glaives froissés ;
Les rouges bastions ont de larges fossés ;
Le fusil resplendit aux mains des sentinelles !

Les canons accroupis autour des citadelles
Touchent de leurs affûts les boulets entassés ;
Dans le champ du combat les soldats sont massés ;
Sous le ciel le vautour ouvre ses vastes ailes !

Quel tonnerre forgé par la main des Titans
Pourra briser jamais les canons éclatants,
Les glaives meurtriers allongés sur l’enclume,

Renverser l’échafaud, jeter les tours à bas,
Et combler les fossés abreuvés de combats ? —
Qui donc tuera la guerre ? — Un frêle outil, — la plume !