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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Dans ces temps où les dieux de l’Hellade vivante
                     Fleurissaient les chemins,
L’orgueilleuse Cypris eût été sa servante
                     Pour lui baiser les mains ;

Et triste, agenouillée en larmes parmi l’herbe,
                     La déesse, en songeant,
Elle-même eût noué sur sa jambe superbe
                     Le cothurne d’argent !

Ainsi vous la verrez dans les brûlants délires
                     De vos coeurs embrasés,
Et sachez que sa voix eut la douceur des lyres
                     Et des premiers baisers,

Amants qui devez naître ! et le doux nom de Laure,
                     Dans les vers cent fois lus,
Et l’Elvire aux beaux yeux que le poète adore
                     Ne vous troubleront plus.

Et vous ferez chanter par quelque fier poète,
                     Mon fils et mon rival,
Les femmes qui seront une image imparfaite
                     De ce type idéal.

(Le Sang de la Coupe)




LA PAUVRETÉ DE ROTHSCHILD


 

L’autre jour, attendant vainement de l’argent
             Qui me vient du Hanovre,
Je pleurais de pitié dans la rue, en songeant
             Combien Rothschild est pauvre.