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FRANCIS PITTIÉ.


Il fait froid ; l’oiseau se tait ;
Où le rossignol chantait,
L’âpre bise se lamente ;
Mais dans les airs, par instants,
Une haleine de printemps
Se révèle, et l’oiseau chante.

Humbles de forme et de ton,
Mes petits vers, ce dit-on,
N’ont pas la grâce qui touche ;
Cependant, dès que tu lis,
Ces vers, soudain embellis,
Se parfument sur ta bouche.

Mon cœur muet et fermé
Est comme l’arbre avant mai,
Plein de notes incertaines
Et de confuses chansons…
Aime-moi : notes et sons
En jailliront par centaines.

(Le Roman de la vingtième année)