Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
399
ANDRÉ GILL.


Adieu jeunesse, jeux et ris,
L’amour, la guerre ; adieu, souris ;
Adieu, minette !
Horizons roses, verts sentiers,
Châteaux en Espagne, paniers,
Vendange est faite.

Or, le héros du conte bleu
Garde à présent le coin du feu,
Morne, asthmatique,
Transi, flétri, fini, moisi,
Débotté pour toujours, quasi
Paralytique ;

Et j’ai grand’peur à tout moment
De voir mourir d’épuisement
L’ami d’enfance,
Que, pour moins de solennité,
J’appelle ici le chat botté,

Mais qu’on nomme aussi : l’Espérance.




HOROSCOPE




Malgré les larmes de ta mère,
Ardent jeune homme, tu le veux,
Ton cœur est neuf, ton bras nerveux,
Viens lutter contre la chimère !