Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/483

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
459
VILLIERS DE L’ISLE-ADAM.


Quoi ! ton seul nom me fît pâlir !
— Aujourd’hui, sans désirs ni craintes,
Dans l’ennui vil de tes étreintes
Je ne veux plus m’ensevelir.

Je respire le vent des grèves,
Je suis heureux loin de ton seuil :
Et tes cheveux couleur de deuil
Ne font plus d’ombre sur mes rêves.


VII

RENCONTRE


Tu secouais ton noir flambeau ;
Tu ne pensais pas être morte ;
J’ai forgé la grille et la porte,
Et mon cœur est sûr du tombeau.

Je ne sais quelle flamme encore
Brûlait dans ton sein meurtrier ;
Je ne pouvais m’en soucier :
Tu m’as fait rire de l’aurore.

Tu crois au retour sur les pas ?
Que les seuls sens font les ivresses ?…
Or, je bâillais en tes caresses :
Tu ne ressusciteras pas.