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ANTONY VALABRÈGUE.


L’amour pressait mon cœur, troublé d’un vague effroi ;
Un doute m’obsédait que j’augmentais moi-même.
« Oh ! viens partout, lui dis-je, avec celui qui t’aime. »
Elle me répondit qu’elle avait peur de moi.


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PAYSAGES


I


CHEMIN RUSTIQUE




La route en contre-bas s’incline
À travers les champs espacés ;
Elle franchit sur la colline
Des ravines et des fossés.

Un mamelon couvert de vignes
S’étend sous un coteau boisé,
Que borne avec ses grandes lignes
L’horizon confus et brisé.

Mais voici déjà les cultures,
L’orge, le maïs et le blé.
Partout la nappe des verdures
Au souffle du vent a tremblé.

Encore un chemin que l’on croise ;
Et le hameau se montre au loin,
En découpant ses toits d’ardoise
Sur un large champ de sainfoin.