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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.
II
MATIN D’ÉTÉ
Couché sous le ciel matinal
Que l’aube pâle effleure à peine,
Le village au bord du canal
Repose au milieu de la plaine.
On n’entend d’autre bruit vivant
Que la plainte de l’eau qui passe ;
Les ailes d’un moulin à vent
Pendent lourdement dans l’espace.
Sous un large flot de soleil
Bientôt la campagne s’anime ;
L’air a secoué son sommeil ;
Le jour jaillit de cime en cime.
Les prés et les champs réveillés
Brillent dans les clartés nouvelles ;
Et des moulins lourds et mouillés
On voit tourner les grandes ailes.
III
MARINE
Au revers des terrains crayeux,
La plaine est déserte et sauvage ;
Rien au loin ne distrait nos yeux
De la route jusqu’au rivage.