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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


IX


Enfin Sedan ! — Un soir, les habitants du bourg
Sortent de leurs maisons. — On battait le tambour.
On court, on se rassemble au préau de l’église…
Les vitraux flamboyaient aux lueurs du couchant ;
C’était l’heure où chacun est revenu du champ,
Où l’azur, comme on dit chez nous, se fleurdelise.


X


Le maire était monté sur un large escabeau,
Et parlait. À la main il tenait un drapeau
Où l’on avait écrit : Vive la République !
— « C’est au peuple, dit-il, qu’on en veut cette fois !
« On brûle nos hameaux ; il nous reste les bois ;
« La liberté s’y plaît, et c’est sa basilique !


XI


« L’arbre abrite et nourrit l’homme qui se défend !
« Amènera qui veut sa femme et son enfant,
« Car la femme au combat n’est plus que la femelle ;
« Elle anime le mâle et charge les fusils,
« Et le sang qu’elle verse en allaitant ses fils
« Donne un goût de vengeance au lait de sa mamelle !