Enfant, n’es-tu pas l’une d’elles,
Qui me suit pour me consoler ?
Vainement tu caches tes ailes :
Tu marches, mais tu sais voler.
Petite fée au bleu corsage,
Que je connus dès mon berceau,
En revoyant ton doux visage,
Je pense aux joncs de mon ruisseau !
Veux-tu qu’en amoureux fidèles
Nous revenions dans ces prés verts ?
Libellule, reprends tes ailes,
Moi, je brûlerai tous mes vers ;
Et nous irons, sous la lumière
D’un ciel plus frais et plus léger.
Chacun dans sa forme première,
Moi courir, et toi voltiger.
es genêts, doucement balancés par la brise,
Sur les vastes plateaux font une houle d’or ;
Et, tandis que le pâtre à leur ombre s’endort,
Son troupeau va broutant cette fleur qui le grise ;
Cette fleur qui le fait bêler d’amour, le soir,
Quand il roule du haut des monts vers les étables,
Et qu’il croise en chemin les grands bœufs vénérables
Dont les doux beuglements appellent l’abreuvoir ;