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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


Toute jeune elle était sérieuse et pensive,
Elle faisait sa tâche avec sérénité,
Distraite, quelquefois, et, sur une autre rive,
Voyant déjà sans doute un jour plus enchanté.

Blanche et droite elle était le lis de ma vallée,
Rien d’amer ne germait dans cette âme de miel,
Rien de faux ne souillait sa lèvre immaculée,
Elle oubliait la terre en regardant le ciel.

Aussi le ciel l’a prise et la mort la cueillie,
Elle a croisé ses mains sur son cœur doux et pur, ’
Dans la paix du Seigneur elle s’est recueillie,
Calme, elle est retournée à l’éternel azur.

Elle nous laissera l’exemple de sa vie,
Si nous ne l’avons plus, nous l’aimerons toujours;
Elle ne nous est pas tout entière ravie,
Le parfum de son âme embaumera nos jours.

Et nous dirons comme elle : « Il est un autre monde,
Où Fair est plus léger et le jour plus subtil,
L’âme plus radieuse et la paix plus profonde,
Et c’est là que nous pourrons vivre. Ainsi soit-il ! »

(Ad Memoriam)


ESPÉRANCE

Ô faible esprit, troublé par les doutes suprêmes,
Qui cherches la lumière en ton obscurité,
Arme-toi de croyance et de sécurité,
Cesse de raisonner sur les derniers problèmes.