science et beaucoup de rêve. Tel sonnet renferme toute la beauté d’un mythe, tout l’esprit d’une époque, tout le pittoresque d’une civilisation. » On retrouve, en effet, dans ces merveilleux poèmes, la nature ardente et fleurie où s’écoula l’enfance du poète, l’âme des Conquistadors dont il descend, les purs souvenirs de la beauté antique qu’il évoque pieusement. Le sonnet, avant M. José-Maria de Heredia, n’approchait pas de la richesse et de la grandeur que cet ouvrier poète lui a données.
M. de Heredia n’a pas réuni ses vers, qu’on trouve épars dans les divers Parnasses et dans plusieurs recueils, notamment dans la Revue des Deux Mondes. C’est pourquoi on a pu dire que ce poète était à la fois illustre et inédit.
M. José-Maria de Heredia a traduit et illustré de notes savantes la
Véridique Histoire de la Conquête de la Nouvelle Espagne, par le
capitaine Bernal Diaz del Castillo, l’un des Conquérants. Cet ouvrage,
deux fois couronné par l’Académie française, a été édité chez Alphonse
Lemerre.
epuis que le Dompteur entra dans la forêt
En suivant sur le sol la formidable empreinte,
Seul, un rugissement a trahi leur étreinte.
Tout s’est tu. Le soleil s’abime et disparaît.
À travers le hallier, la ronce et le guéret,
Le pâtre épouvanté qui s’enfuit vers Tirynthe
Se tourne et voit, d’un œil élargi par la crainte,
Surgir au bord des bois le grand fauve en arrêt.