omme ils sont tristes, les matous,
De n’être plus sur les genoux
Qui leur faisaient un lit si doux ;
Qu’ils regrettent les longues veilles,
Où les doigts secs des bonnes vieilles
Taquinaient leurs frêles oreilles ;
Lorsque assises au coin du feu,
En rêvant au bel houzard bleu
Qui reçut le premier aveu,
Les tricoteuses de mitaines
Évoquaient les amours lointaines,
Le temps heureux des prétentaines ;
Alors les minets adorés,
Arquant leurs dos gras et fourrés,
Prenaient des airs énamourés ;
Ils avaient des façons béates
De se lustrer du bout des pattes,
En rêvant aux mignonnes chattes ;
Ou, comme des sphinx accroupis,
Ils ronronnaient sur les tapis,
Laissant aux rats de longs répits.
Fi des rats malins ! Les maîtresses
Leur faisaient de longues paresses
Pleines de lait et de caresses ;