Page:Lemoyne - Poésies, 1871-1883, Lemerre.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Aux magiques lueurs de sa chaude lumière,
Les pauvres, les souffrants, les humbles, les petits,
Miraculeusement des ténèbres sortis,
Vivaient transfigurés dans leur beauté première.




II


Mais, planant au-dessus des misères communes,
En oiseaux de haut vol, les grandes infortunes
Tombent de préférence au foyer des élus,
Sans que personne ait pu les voir ou les entendre, —
Et d’un large coup d’aile éparpillent la cendre
Sur la braise qui meurt... et ne s’éveille plus.

Pour quelques-uns, surtout, l’épreuve est longue et rude,
Quand autour de leur nom se fait la solitude,
Froide à glacer le cœur, à troubler la raison ;
Et le soir de la vie est profondément triste