Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/188

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Là-bas, vers l’Orient, là-bas, à trois cents lieues,
Les cloches, tressaillant dans leurs clochers à jour,
Envoyaient aux échos des cantiques d’amour,
Parmi l’encens des fleurs, dans les montagnes bleues.

Là-bas, tout empourpré par les rougeurs du soir,
L’Arno se déroulait dans un chaud paysage…
Dante vit rayonner cette lointaine image
Dansson cœur…comme au fond d’un funèbre miroir.

Il joignit ses deux mains… (sur sa joue amaigrie
Une larme roulait…) sa tête se pencha…
L’enfant qui le suivait tout ému s’approcha,
Et, de sa douce voix, parla de la patrie :

« Vous qui gardez au cœur la foi, la charité,
Maître, n’y laissez pas s’éteindre l’espérance.
Un jour (ah ! croyez-moi) nous reverrons Florence ;
Et, comme les jours saints, ce jour sera fêté.

« Les cloches de Fiesole et de Sainte-Marie
Vous chanteront encor d’éclatants Laetare.
Ah ! voilà bien longtemps que vos yeux n’ont pleuré,
Mais la source des pleurs ne s’était pas tarie…