Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/202

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L’HIRONDELLE.

Je passe tous les ans la Méditerranée.
J’habite, sur un fleuve, une île fortunée
Où la pervenche est rose et le nymphaea bleu.

LE POÈTE.

Ah ! quand s’achèvera ton voyage tranquille,
Dans mon triste Paris, moi, j’aurai froid au cœur ;
Et je souffrirai seul dans cette grande ville
Où je n’ai plus de mère et n’ai pas une sœur.


L’HIRONDELLE.

Poëte, pour t’aimer, n’est-il pas une femme ?

LE POÈTE.

Souvenir d’autrefois… la femme que j’aimais
Dort sous les gazons verts qu’ombragent les cyprès.


L’HIRONDELLE.

Jamais un autre amour n’éclôra dans ton âme ?
Aux branches des rosiers quand une rose meurt.