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la triomphatrice
Mlle  Haller, écrasée.

Mais vous m’aviez dit…

Claude, qui s’agite.

Je m’étais trompée, d’ailleurs vous avais-je donné le conseil d’écrire ? ai-je jamais donné à une femme le conseil d’écrire ? Je vous laissais aller, voilà tout.

Mlle  Haller.

Alors, c’est donc mauvais ? Tout est à recommencer ?

Claude, ambiguë.

Vous ne ferez jamais mieux, laissez cela… Apprenez la tapisserie et le cuir repoussé.

Flahaut.

Ne faites pas attention, Claude est souffrante.

Claude, avec autorité.

Je n’ai jamais été plus lucide.

Mlle  Haller, les larmes aux yeux.

Pourquoi me découragez-vous ainsi ?

Flahaut.

Claude a de grands ennuis… Elle m’a dit que votre livre était superbe…

Mlle  Haller.

Est-ce vrai, madame ?

Claude.

Évidemment, vous avez du style… comme tout le monde. Une certaine originalité… qui n’en a pas ? Mais le volume manque… je ne sens pas l’avenir en ce que vous faites. Vous n’avez pas de talent, vous n’avez rien à faire ici… Allez-vous-en ! Allez-vous-en !