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la triomphatrice
Flahaut.
Vous avez raison, nous écrivons, nous vivons les uns pour les autres.
Brémont.
On écrit aussi pour soi.
Claude.
Allons donc ! Vous croyez que si j’étais seule sur la terre, j’écrirais des nouvelles et des romans ? Si personne ne devait le lire, pas même mon journal, je vous le promets bien.
Mlle Haller.
Je vous quitte, madame, si heureuse d’être venue…
Claude.
Alors, vous reviendrez ?
Mlle Haller, riant, heureuse.
Je reviendrai trop !
Claude.
Jamais trop si, de temps en temps, vous m’apportez d’aussi bien que cela. (Elle a un regard vers le manuscrit sur son bureau.)
Mlle Haller.
J’oubliais de l’emporter.
Claude.
Mais non, j’en ai besoin, je le garde. Cela ne vous gêne pas ?
Mlle Haller, s’en allant.
Grand Dieu ! Pour moi il a accompli sa destinée.
(Claude sort avec elle.)